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Joseph Beer
(1908-1987)
Short Biographical Essay
Essai Biographique
Critiques
The Composer
The son of a wealthy banker and a devoted “Jewish mother,” Joseph Beer
was born on May 7, 1908 and grew up in L’vov, a Polish city known today
as L’viv, Ukraine. He attended the
Hochschule für Musik. in Vienna where
he became of protégé of the renowned composer and teacher,
Joseph Marx,
graduating with highest honors in 1931.
In 1934, at age 25, Joseph Beer saw his first opera, Der Prinz Von
Schiras, premiere at the Zurich Opera with international broadcast. Two
years later, his second work, Polnische Hochzeit, was similarly
premiered. Both works to texts by Vienna’s foremost librettist Fritz
Löhner-Beda, they won wide critical acclaim. During the eleven months
following its premiere, Polnische Hochzeit was performed throughout
Europe on some forty stages and translated into eight languages. With
the attendant acclaim and publicity, the young composer’s star was on
the rise and a bright future lay ahead.
The year was 1938. With the coming to power of a Nazi government in
Austria, Joseph Beer's brilliant ascent in the opera world was
short-circuited and the operas of the “Jew Beer” banned from
performance. With his career halted and his life in peril, the composer
fled to Nice, France. There he continued to compose throughout the war
without benefit of a piano, hearing all of the instruments of the
orchestra in his head. He was still earning a living as a composer. Only
now, he was compelled to sell his works for other musicians to claim as
their own.
At war’s end, learning that his beloved father, mother and younger
sister had perished in the Holocaust, Joseph Beer recoiled from success.
Permanently scarred by their loss, he stubbornly resisted offers from
major houses and refused to do business with many of his former
colleagues in the music business, feeling that they had collaborated
with the Nazi regime.
Despite his recalcitrance, some works were performed, among which was
his next opera, Stradella in Venedig. It premiered at the Zurich Opera House in
1949, but the composer did little to encourage subsequent performances.
Regardless of the lack of public recognition, Joseph Beer persisted in
his life’s passion until his death. He composed tirelessly, day in and
day out, authoring his own imaginative libretti. He did take time,
however, for scholarly research. In 1966, he earned a Doctorate in
musicology from the Sorbonne under the direction of Vladimir
Jankelevich, receiving Mention Très Honorable et Félicitations du Jury.
Dr. Beer died in Nice on November 23, 1987, having left behind a large
body of work which he ceaselessly revised and polished until his
passing. Yet to be performed are two singspiel operas, La Polonaise, and
Mitternachtssonne.
Currently, Joseph Beer’s widow and collaborator of four decades, Hanna
Beer, as well as his two daughters, Paris-based artist Suzanne Beer and
internationally-acclaimed soprano Béatrice Beer, are
actively promoting the composer’s operas. Ms. Beer has been performing
her father’s music in specially crafted concerts to critical acclaim
internationally, among others in France, Germany, Austria and in the
United States, in Washington, D.C., New York City to name but a few.
The Operas
Joseph Beer’s operas can be said to be tonal in nature, filled with
exquisite arias which remain in the ear, set to lush and innovative
harmony. They include pieces which are effervescently rhythmical, at
times, even jazzy. Although suggestive of the grand romantic tradition,
his style reflects decidedly modernistic influences ranging from Mahler
and Ravel to Scriabin, with hints of Gershwin and Weill. In sum, the
works reveal an extremely impressive and unique level of inspired
craftsmanship.
«
Essai Biographique
Critiques
Issu
d’une famille israélite aisée, père banquier, mère entièrement dévouée,
Joseph Beer naquit le 7 mai 1908 et grandit à Lemberg/Lvov, en Pologne
(ancienne Austro-Hongrie).
Il suivit
les cours de la
Hochschule für Musik de Vienne où il devint vite
l’étudiant préféré du célèbre compositeur et maître de composition
Joseph Marx, obtenant brillamment son diplôme en 1931.
En 1934,
à l’âge de 25 ans, Joseph Beer vit la création de son premier ouvrage,
Der Prinz von Schiraz à l’Opéra de Zürich, avec une diffusion
internationale. Deux ans plus tard son second opera, Polnische
Hochzeit, débuta de façon identique. Le librettiste était
Dr. Fritz Löhner-Beda, un des plus grands de Vienne. Les deux œuvres reçurent
l’acclamation de la critique et furent joués à travers toute l’Europe
sur une quarantaine de scènes et traduits en 8 langues. Tous les regards
étaient tournés vers le jeune compositeur dont le futur ne pouvait être
que brillant.
Mais
c’était l’année 1938, l’Anschluss. L’Autriche devenait nazie.
L’ascension fulgurante de Joseph Beer dans le milieu de l’opéra a été
abruptement interrompue, les opéras du « juif Beer » censurés. La
carrière ainsi brisée et sa vie mise en péril, le compositeur se réfugia
en France, à Paris puis à Nice. Il continua de composer durant toute la
guerre, même en étant caché, quoique parfois sans piano, écoutant tous
les instruments de l’orchestre dans sa tête. Il lui a alors fallu vendre
ses œuvres à d’autres musiciens qui s’en proclamaient l’auteur, et
entendre le concert par la radio.
A la fin
de la guerre, apprenant que son père, sa mère et sa jeune sœur bien
aimés avaient péri dans la Shoah, Joseph Beer perdit tout goût pour le
succès. Marqué à jamais par leur perte, il résista avec entêtement aux
offres et refusa de travailler avec beaucoup de ses anciens collègues,
les accusant de collaboration.
En dépit
de sa répugnance, une œuvre qu’il avait composée pendant la guerre,
Stradella in Venedig fut représentée à l’opéra de Zurich en 1949.
Mais le compositeur ne fit rien pour lui donner suite. Polnische
Hochzeit fut jouée à grand succès en Scandinavie jusque dans les
années 2000.
Malgré le
manque de reconnaissance publique, Joseph Beer persista dans la passion
de sa vie jusqu’à sa mort. IL composa inlassablement nuit après nuit,
écrivant lui-même ses propres livrets. Il prit le temps cependant pour
pousser ses études. En 1966, il obtint son doctorat de musicologie avec
la mention très honorable et félicitations du jury à l’Université de la
Sorbonne, sous la direction de Jacques Chaillet, et
Vladimir
Jankélévitch comme Président du jury.
Joseph
Beer mourut à Nice le 23 novembre 1987, laissant derrière lui en
particulier deux singspiel opéras : La Polonaise
et
Mitternachtssonne, qui attendent une création.
Critiques
« La
première de Prinz von Schiraz fut donnée dans toute sa splendeur ce qui
signifie pour le jeune compositeur Joseph Beer un succès extraordinaire
de sa toute première œuvre. Le compositeur a orchestré de façon
somptueuse tous les instruments et a écrit des airs splendides pour les
chanteurs, de facture moderne quoique lyrique. La musique est d’une
grande intensité dramatique et excellente du point de vue scénique. » --Die
Stunde, 5 Avril 1934
« Succès
sensationnel de [...] Polnische Hochzeit, à grande
échelle, avec des mélodies flamboyantes et une orchestration splendide.
Une œuvre durable. » --Das Echo, 5 Avril 1937
« Polnische Hochzeit exauce les vœux de tous les Stadt Theater pour une
production scénique puissamment agencée, autant en ce qui concerne la
musique que les paroles. Ce fut un succès formidable de sa première.
Chaque numéro fut bissé plusieurs fois de suite. » --Bohemia
Prague,. 5 Octobre 1937
« Avec Polnische Hochzeit, tout semble parfait. Il y a une excellent
ambiance et l’on est sans cesse diverti. Son riche trésor de mélodies fut
la grande surprise de la soirée. » --Bruxer Zeitung, 2 Novembre
1937
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